PARIS (Reuters) – L’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) française assigne Airbnb devant le tribunal de commerce de Paris pour “concurrence déloyale”, a-t-on appris lundi auprès d’une porte-parole, confirmant une information du Figaro.
La principale fédération du secteur reproche à la plate-forme de location de meublés de ne pas retirer les annonces dépassant le plafond de 120 nuitées par an et de ne pas publier le numéro d’enregistrement des biens, obligatoire dans certaines villes.
“Plus qu’être un drame financier dont les conséquences sont dangereuses pour la profession et pour l’intérêt économique de l’Etat français, l’impunité dont Airbnb bénéfice est insupportable pour la collectivité des hôteliers”, peut-on lire dans le texte de l’assignation, que Reuters a pu consulter.
La société d’origine californienne, décriée par certaines mairies en France et ailleurs dans le monde, n’en est pas à sa première bataille judiciaire.
“Nous ne sommes (…) pas surpris de cette nouvelle tentative des lobbies hôteliers français, qui suit une longue série d’actions en justice – toutes infructueuses”, a-t-elle réagi dans une déclaration transmise à Reuters.
“Alors que les hôtels français sont plus fréquentés et plus chers que jamais, les lobbies hôteliers continuent à protéger leurs intérêts et à tenter de restreindre les droits des Français de bénéficier également du tourisme”, selon Airbnb.
Une première audience doit avoir lieu le 14 février 2019, précise l’Umih, qui réclame 143 euros de préjudice moral “à titre symbolique”.
En avril dernier, Airbnb a été assigné par la mairie de Paris, qui accuse également la plate-forme de ne pas respecter les règles encadrant la location de meublés et, au-delà, d’assécher le marché immobilier traditionnel avec pour conséquence de tirer les prix des locations vers le haut.
Plusieurs sites, dont Airbnb, se sont engagés en juin dernier auprès du gouvernement à mettre en oeuvre d’ici le 1er janvier prochain des mesures contre les annonces illégales, en bloquant notamment les annonces au-delà de 120 nuitées.
(Simon Carraud, édité par Danielle Rouquié)